Si vous êtes arrivé ici c'est que vous avez été choisi parmi des milliers de personnes à travers le monde pour faire partie de l'émission THE ENTERTAINER. Après avoir regroupé vos valises et fermé à clé votre maison pour quelques mois, vous voilà parti pour la bateau qui vous conduira jusqu'à l'île, se situant quelque part dans l'océan Atlantique. Vous ne vous doutez pas une seconde de ce qui vous attend là bas, et pourtant vous vous y rendez, comme ci votre rêve allait y prendre tout son sens. Et bien c'est le cas.

Après quelques bonnes heures, peut être même quelques bons jours, vous arrivez sur une plage, où une énorme fête se tient. Là, vous remarquez quelques dizaines de personnes, parlant entre elles et s'amusant. Des banquets sont disposés ici et là offrant différentes variétés de nourritures. Derrière vous, vous pouvez apercevoir d'autres bateaux, arrivant les un après les autres.

Bienvenue dans l'aventure.

Vous devez au moins poster une fois dans ce sujet pour commencer le RP, sachez que nous ne demandons pas des posts très longs, quinze lignes suffisent. Privilégiez la qualité à la quantité.

Et voilà, j’avais quitté la maison familiale en compagnie de ma chère belle sœur il y a plus ou moins 24H de cela. Je n’avais attendu que ça pendant des jours et des jours, restant dans ma chambre avec Skye afin de chanter encore et toujours, accompagnés de ma guitare. Nous ne savions pas si nous étions pris tout les deux mais quand je partis pour l’île, elle ne vint pas avec moi. Je ne sais pas si ils font exprès de nous séparer ou si elle n’était tout simplement pas sélectionnée. J’avais une énorme appréhension a ce propos, la jeune femme ne chantait pas depuis si longtemps que moi, mais elle avait un talent a coupé le souffle et une voix qu’on ne zappe pas. J’espérais la revoir parce que la vie sans elle n’en serait que trop amère…
Je me trouvais à présent sur le bateau qui devait m’emmener moi et quelques autres personnes sur l’île, lentement les traits de celle-ci apparurent au loin, je ne mit pas longtemps a distinguer un feu de joie sur la plage mais je ne vit pas encore la moindre âme qui vivent, il n’y avait que ce feu selon moi et, derrière, les arbres, les montagnes…
Il ma tardait d’arriver sur cette île car même sans Skye, l’émission était la chance de ma vie. Je ne pouvais continuer à vivre à Londres, je ne pouvais pas continuer avec mon père et encore moins avec la mère de Skye. J’avais même songé partir à Bruxelles chez mes cousins quelques temps… La grosse majorité parle anglais, les jeunes de là-bas, alors je ne me serais pas sentit trop dépaysé. Mais il aurait fallu abandonner Skye, de mon plein gré. Hors de question. La jeune femme avait été formée par moi, pratiquement, avant moi elle ne vivait pas, tout simplement.
Le bateau finit par accoster sur la plage, il n’y avait pas beaucoup de monde mais assez pour pouvoir déjà discuter et commencer a faire la fête. Il ne faut pas beaucoup de monde pour ça ! Je descendis su bateau sans aucun bagage, apparemment ils nous attendaient déjà a l’intérieur de nos maisons respectives, système que je n’ai pas encore totalement saisit mais ça viendra une fois dedans. Une jeune femme me regardait étrangement, j’avais un t-shirt blanc et long avec, dessus, un motif rock. Je n’étais pas vraiment le type de garçon bien rangé comme il faut, même si j’aurais pu parce que, d’après le psy, j’aurais un QI plus élevé que la moyenne mais ça, on s’en fiche. « Casey. » lâchais-je a la jeune femme qui se présenta a son tour, ben oui elle me regardait bizarrement alors autant qu’elle mette un nom sur ma tête, non ?

Il y a quelque jours, un homme était venu sonner a ma porte au Cap, je ne pensais pas qu’il viendrait, enfin… Il doit y avoir des dizaines et des dizaines de personnes a travers le monde qui sont prise pour cette émission et je ne pensais pas que cet homme viendrait sonner a ma porte, me dire en personne que j’étais sélectionnée pour l’émission mondialement connue « The Entertainer ». Ainsi je devrais mettre quelques temps en pause mes études et mes ambitions future réalistes ; entrer dans le gouvernement sud africain.
On m’avait d’abord fait prendre l’avion jusqu’au Etats-Unis ou je passai une nuit, j’étais à New York et un bateau devait partir du port tôt ce matin afin de m’emmener sur l’île. Le voyage durerait toute la journée et je ne serais pas seule. Dans le navire se trouvait deux jeunes hommes, un très tatoué et l’autre à l’apparence plutôt banale ainsi qu’une autre femme qui ne parla pas pour cause de mal de mer aigu, la pauvre resta sur le pont, proche des rambardes au cas ou ça devrait sortir.
Bientôt, le soleil se mit a décliner et l’île nous apparu peu à peu, je me penchai presque sur la rambarde avant du bateau, essayant d’apercevoir des gens bien que j’étais a peu près certaine de ne rencontrer personne de connus. Mes amis n’étaient pour la plupart pas assez intéressés par le chant pour s’inscrire a une émission de ce genre. Très vite, le bateau accosta et nous pûmes descendre sur le sable blanc et fin de la plage, la mer était magnifique et je me promis de revenir le lendemain afin de m’y baigner.
Quelques personnes se trouvaient déjà là, je leurs adressa mon sourire made by diplomate, ou le sourire que personne ne peut détester quoi. « Bonsoir, je suis Aida-Grace ! » dis-je en regardant autour de moi, les autres se présentèrent assez vite et je servis des « enchantée » a la pelle, ça en devenait franchement hypocrite mais j’avais été élevé comme ça, sauver les apparences et surtout rester très diplomate.

Pourquoi je m'étais embarquée dans cette aventure ? Non mais vraiment fallait croire que j'étais assez dingue pour suivre un homme au bout du monde malgré les liens familiaux qui nous liaient à présent. Pour dire vrai je me dégoutais de ressentir de tel sentiment à l'égard de Casey pourtant je ne pouvais me résoudre à l'oublier sous peine de me perdre moi-même. L'arrivée de Casey avait marqué le début d'un nouvelle Skye dans mon existence même si j'étais encore bien trop peureuse pour me montrer tel que j'étais sans aucune peur surtout envers me mère. Au fond j'avais peur de la décevoir car elle restait après tout la femme qui m'avait mis au monde et qui s'était sacrifiée pour me donner une existence digne de ce nom cependant alors qu'elle voulait faire de moi la personne qu'elle avait toujours voulu être, elle m'étouffais peu à peu. Par le passé j'avais accepté sans rechigner mais les choses étaient à présent différente alors qu'elle se mordait les doigts d'avoir choisit cet homme comme mari mais surtout le fils pathétique qui était de mise avec. Puis il y avait eu ce casting que j'avais fais au fond dans le seul but de lui plaire et de rester à jamais à ses côtés. Même si je ne doutais pas qu'il vienne à être sélectionné, chose qui se passa à ma plus grande joie, s'en fut de même pour moi à la surprise général. Mes valises furent faites rapidement sous le regard amer de ma mère qui ne cessait de me menacer si jamais je venais à franchir le pas de cette porte pour vivre une vie de débauche en compagnie d'un vaurien de second rang. Malgré tout je l'avais fais, le sourire aux lèvres et totalement sereine. Pour la première fois, j'étais heureuse d'avoir pris mon propre choix son être influencée par l'avis de ma génitrice qui fumait sur le pas de la porte. De longues heures plus tard je me retrouvais sur un immense bateau tapie dans mon coin telle une petite âme égarée les écouteurs sur mes oreilles. J'avais cherché à de nombreuses reprises Casey en vain, seuls les regards de nombreux inconnus dans ma direction fut ma seule réponse alors que les larmes s'arrêtèrent avec peine aux barrages de mes paupière. Je savais qu'il était … Mais à présent que la solitude m'enveloppais le doute s'insinuait dans mon être avec un plaisir malsain.

En réponse à mon malaise, le bateau arrêta enfin sa course pour nous laisser entrevoir l'image d'une île paradisiaque. Un sourire se dessina sur mes lèvres face à se spectacle ô combien magnifique. En quelques secondes je fus sur la plage où tout un tas de banquets étaient posaient avec leurs nets tentants au possible. Mon regard se posa alors sur une silhouette que j'aurais reconnu entre toutes pour me redonner enfin du courage. Souriante et rayonnante, je m'exclamais en réponse à une métisse aux traits fins et envoutants. « Enchantée moi c'est Skye. » Peu à peu je commençais à connaître tous les prénoms des personnes présentes autours de moi même si les retenir allait être une tâche bien plus ardue alors que de nouvelles personnes faisaient leur arrivée sur lîle.

« Enchantée moi c'est Skye. » A peine eussé-je entendu cette phrase prononcée que je me retournai pour voir ma belle sœur qui se tenait debout là dans le sable devant une jeune femme métisse a qui elle venait très certainement de réponse. Je ne pris même pas la peine de me présenter à elle et me dirigeai vers Skye, je ne l’avais plus vue depuis presque deux jours et c’était dur, dur parce que ça ne nous était jamais arrivé. Nous étions aussi soudé que deux doigts d’une main, aussi indispensable l’un a l’autre que des cordes à une guitare. Jamais je ne l’avais fait mais elle m’avait manqué alors je la pris dans mes bras, une courte étreinte amicale et je la lâchai aussitôt, je n’étais pas un fan de câlins etc.
« J’ai cru que tu n’étais pas prise ! » lâchais-je, je l’avais quasiment obligée a le faire avec moi, trouvant un stratagème qui fonctionnait toujours avec elle ; la provocation. Elle n’avait pas assez confiance en sa voix et j’ai eu vite peur que la production l’ai sentis. Seulement, non ! Heureusement elle avait été prise et je me sentais soudainement léger, comme si tous mes doutes sur cette émission s’étaient envolé, comme si, tout simplement, elle avait eu le pouvoir de me ramener dans ma petite chambre londonienne pendant quelques instants, le rêve en plus. Alors j’allai chercher une coupe de champagne pour Skye et une pour moi « Pour une fois trinquons au champagne et pas avec un cocktail douteux ! » lâchais-je en riant. Nous n’étions pas des gens assez aisés financièrement parlant pour se permettre le champagne alors là, j’avais envie d’en prendre pour une fois.

Il y a bientôt une semaine, un homme vêtu de rouge était venu frapper à ma porte, je m'étais demandé si s'était une blague après avoir reçu cette fameuse enveloppe avec le même sigle rouge que cet homme, non ce n'était pas une blague et j'allais bientôt le savoir, il avait fait vite, il était allé directement à l'essentiel et je savais que la production de THE ENTERTAINER m'avait retenue pour faire partie de l'émission, j'en étais très heureux si bien que j'avais attendue deux jours pour vraiment me rendre compte de l'ampleur de cette émission, tout le monde en parlait, de ce mystérieux projet qui se déroulerait sur une île, les rumeurs étaient multipliées par dix ces derniers jours.
Cette semaine que j'avais pour mettre un hiatus à ma vie normale était passée très vite, j'avais eu le temps de préparer mes valises, de confier mon appartement à ma meilleure amie et de demander à ce que l'on s'occupe de mon chien puisque je n'étais pas sur de pouvoir l'emmener avec moi. J'avais démissionné, je ne retournerais surement plus donner des frites toute la journée, très peu pour moi.
Je me retrouvais donc rapidement sur un bateau, il y avait des personnes que je ne connaissais pas, mais je savais que ces personnes seraient bientôt mes colocataires, mes amis voir mes concurrents. Je n'avais jamais pris le bateau pour faire un voyage aussi grand, je n'avais pas le mal de mer, mais je n'étais pas non plus très à l'aise, le bateau tanguait beaucoup trop à mon gout. J'avais d'ailleurs discuté pendant le voyage avec quelques personnes, mais on ne peut pas dire que je m'étais intégré facilement. Je regardais ma montre et je remarquais qu'il était 20h58, deux minutes plus tard le bateau arrivait sur cette île qui était magnifique, personne n'y vivait à par nous. Cette aventure s'annonçait déjà comme étant l'aventure de ma vie. Je descendais donc du bateau arrivant sur la plage, il y avait une dizaine de personnes, je m'approchais donc lentement d'eux tout en replaçant mon t-shirt qui s'était un peu soulevé lorsque j'étais descendu du bateau. Je n'avais pas acheté de fringues spécial, je m'habillais comme d'habitude, j'avais d'ailleurs opté pour un t-shirt très large au col puisque l'on voyait le début de ma musculature, puis un jean blanc qui allait très bien avec le t-shirt. Je m'approchais donc lentement de la foule tout en observant les gens qui faisaient déjà la fête.

Imaginez que votre rêve devienne réalité, que vous n'ayez que pour raison de vivre un but, un objectif particulier, que tout le monde vous le refuse, que tous, vous aident à le perdre, à l'oublier... C'est comme cela que j'ai passé mon enfance, me cachant derrière de faux prétextes pour pouvoir retrouver ma bande et faire ce que nous aimions. Non je ne vous parle pas de tricotage ni même de natation, mais de musique, cette chose qui semble faire battre chaque cœur de chaque personne et qui pourtant, en dégoute plus d'un. La musique n'est à mes yeux pas qu'un rêve, c'est l'espoir. L'espoir de pouvoir un jour faire ce que l'on aime, que chacun puisse vivre de sa passion, que chacun aspire à une vie meilleure, sans contrainte, sans détour, juste vivre... C'est pour cette raison qu'un soir d'hiver j'ai envoyé cette fameuse lettre qui pourrait peut être à jamais, libérer mon âme et faire de ma vie un paradis ambulant. Dire que tout ce que je suis entrain de vous raconter dépasse les simples paroles est tout à fait vrai, il est difficile de dire à ses proches ; je veux vivre de la musique, de peur qu'ils vous rient au nez ou bien qu'ils vous renient, bien que le terme n'est pas réellement approprié, mais vous avez compris ce que je voulais dire. J'avais donc réuni toutes mes affaires, fignolant mes préparations de la veille, et avais mis clé sous verrous, direction le port le plus proche. L'aventure se voulait être sur une île, chose totalement dérisoire et réellement peu pratique dans le sens où il n'y avait pas moyen de prendre les transports aériens. J'avais le mal de mer. Oui, allez-y, riez, n'empêche que je le vis plutôt mal, et c'est d'ailleurs enfermé dans une cabine avec une bassina à mes côté que j'avais entrepris mon voyage, par chance, ma peau n'a pris qu'une légère teinture verte et je n'ai pas eu le temps de déglutir tous mes repas du mois. Le bateau était donc arrivé et tout le monde ou presque, commençait donc à descendre. Inutile de vous dire que dans l'état où j'étais, je n'avais encore fait connaissance avec personne. Là, un petit groupe se tenait, non... deux, voire même trois, discutant au milieu de la fête organisée par ceux qui nous accueillaient. J'étais donc arrivé. Titubant comme je le pouvais pour arriver sur la plage, je me remettais doucement mais surement de mes émotions, essayant de garder la tête haute pour chasser les dernières lueurs de maladie de mon corps. Inutile de se présenter, je pense que de toute façon, avec le monde approchant, aucun d'entre eux n'allaient être en mesure de me remettre.

Mais qu'est-ce que j'avais fait ? Qu'est-ce qui m'avait pris ? Vous connaissez ce moment de doute qui vous prend aux tripes et vous donne une nausée phénoménale lorsque vous êtes à quelques minutes de faire quelque chose de vraiment important, qui pourrait presque changer votre vie ? Et bien je me trouvais exactement dans ce moment très précis. J'en tremblais presque. J'étais morte de peur, littéralement. Mais j'étais parallèlement surexcitée à l'idée de mettre les pieds sur cette île. Jusqu'alors recroquevillée, assise sur le sol, je me redressais avec les cris de certaines personnes, annonçant l'apparition de l'île au loin. Fixement, je regardais mes compagnons de voyage. Nous avions tous le même rêve. Nous étions nombreux à rêver d'un avenir musical. Et la majorité d'entre nous repartirons sans rien. Ni reconnaissance, ni relations dans le milieu. Rien. Quelques souvenirs vagues, quelques lourds regrets, un bilan mitigé en somme. Me noyant dans la masse, lorsque je risquais enfin un regard par dessus les innombrables épaules, nous étions à quelques mètres à peine du rivage. Lorsqu'on nous en donna l'autorisation, nous descendîmes du bateau. Comme toujours, je fis preuve d'une maladresse légendaire et pendant que tous prenaient garde à atterrir sur le sable, je sautais dans l'eau les pieds joints. « Zut. » Ce fut tout ce qui s'échappa de mes lèvres lorsque je constatais les dégâts : mes tennis étaient trempées et même mon short portait les marques de quelques éclaboussures disgracieuses.

Mes pieds s'enfonçaient sur le sol et mes pas étaient rythmés par les « ploc » que produisaient mes chaussures mouillées. Il y avait plus de monde que ce que je pensais. Pas énormément non plus, mais suffisamment pour que je sois impressionnée. Certaines personnes dansaient même autour des feux de camps, me donnant envie de me joindre à eux. D'un geste habile et rapide, je commençais à attacher mes cheveux en une queue de cheval lorsqu'un jeune homme, visiblement en mauvais point me bouscula. Je vacillais et, sans mains libres pour me rattraper, je m'écroulais la tête la première. Le nez dans le sable. Sans attendre, je me remis sur mes pieds, faisant face au coupable. Charmant, il faut l'avouer, mais coupable quand même. « Je t'en prie marche moi dessus ! J'ai du sable plein la bouche maintenant, c'est franchement dégueu. En plus avec mes pompes qui font ploc ploc dés que je marche, c'est le pompon ! » J'étais remontée. C'était l'accumulation de petites choses qui m'avaient déplus qui lui revenaient en pleine tête. « Euh … je sais pas comment te dire ça mais t'es un peu verdâtre là. Tu te sens bien ? » Comment passer de la colère à la compassion en trente secondes de temps. Je devenais peut-être dingue, comme ma mère. Après un court instant de silence, je tendis ma main à mon interlocuteur. « Moi c'est Rosemarie. C'est très moche, je sais. Donc tu as tout intérêt à m'appeler Romy. » Clin d'œil.

Je n'ai jamais aimé les vagues, les bateaux et tout ce qui se rapporte à la mer, ça me rend malade, c'est bien pour ça que je préfère la terre bien ferme d'un circuit de supercross. D'ailleurs je ne sais pas pourquoi je me suis laissé embarquer par ce type que je n'avais jamais vu, je suis plutôt du genre réticent habituellement face aux gens que je ne connais pas, mais il m'a parlé vaguement de Saoirse, alors ça m'a fait un électrochoc, c'est elle qui m'a inscrit, et comme je suis toujours bouffé par cette insupportable culpabilité, je l'ai suivi en me disant que ce serait une manière comme une autre de lui rendre hommage. Quel crétin, je n'ai jamais cru à ces conneries post-mortem, mais c'est une sensation profondément enracinée, qui m'a rendu plus irascible et arrogant, parce que supporter les autres alors que j'ai de plus en plus de mal à me supporter moi-même c'en devient invivable. Le bateau finit par accoster sur une plage de ce foutu océan atlantique et aussi vite que possible, tout en gardant un minimum d'intégrité, je m'arrange pour rejoindre le sable et sentir enfin quelque chose de consistant sous mes pieds. L'air chaud mais néanmoins salvateur, la douceur de cette soirée de printemps se fait ressentir jusqu'au dernier pore de ma peau, qui reprend des couleurs au contact de cette délicieuse atmosphère. Je lâche un long soupir de soulagement puis jette un regard aux alentours, je suis bien loin de mon Texas natal. Quelques personnes discutent autour d'un buffet, d'autres dansent presque, sur un fond de je ne sais quelle musique, certains semblent aussi perdus et désemparés que moi à la vue des lieux. Je passe une main lasse dans mes cheveux, cherchant bêtement un visage connu qui ne vient pas. Je n'aime pas les inconnus, à vrai je n'aime pas grand monde mais ce n'est pas un scoop, mais puisque je suis ici je pourrais faire un effort ? quoique. Mon regard se pose sur l'immense table qui s'étend non loin de moi, je m'avance jusque devant celle-ci, espérant y trouver un peu d'alcool pour faire passer les malaises liés aux remous incessants qui m'ont secoué pendant des heures. Bingo ! Je trouve quelque chose qui me fait envie et boit celui-ci d'un trait, le sentant me déchirer la gorge et me remettre sérieusement les idées en place. M'appuyant au buffet, je porte un autre verre à mes lèvres, lorgnant sur les êtres que je vais être amené à fréquenter ces prochains mois. Hommes ou femmes, des styles tout aussi différents, peut-être même plusieurs nationalités. Il règne ici une étrange sensation d'ailleurs, comme si nous étions coupés du monde, c'est ce que nous sommes en quelque sorte, et je commence à me demander si je n'aurais pas mieux fait de continuer à me morfondre sur la mort de Saoirse, une bière à la main devant ma télé, ne foutant le nez dehors que pour quelques tours de pistes.

Qu'est-ce que je fais là. La question trotte dans ma tête depuis que j'ai mis un pied sur le bateau. A vrai dire, je n'avais pas le sentiment d'aller dans une émission de télé réalité musicale mais plutôt en colonie de vacances, forcée par mes parents. Ce n'était pas déplaisant, mais le monde me mettait mal à l'aise. Je me sentais en décalage total. Par exemple, quand je regardais la jeune femme en face de moi, je me trouvais vraiment trop maigre. Il faut dire que cette fille avait des obus en guise de poitrine. Quand au voisin de gauche, sans aucun doute, c'est un rockeur au vu de ses soixante piercing sur le visage. Moi, j'étais seulement vêtue d'un jean et d'un tee-shirt blanc basique. J'étais banale au possible et me fondais dans la masse. C'était peut-être tout aussi bien au final. Mais mes Lucky Strike me manquaient. Je les avais oublié tandis que je partais en toute hâte. J'espérais bien en retrouver ici au plus vite. Je ne suis rien sans mes cigarettes !

Le bateau amarra. Et pas de la manière la plus délicate qui soit. Je vacillais sur le voisin de droite, un drogué, sans aucune doute, qui avait les yeux exorbités et rougis par trop de substances consommées. Je ne suis même pas sûre qu'il comprenait où il était. Je m'étonnais même qu'il n'ai pas vomis, tant on avait été secoués par les vagues. Je n'aime pas l'eau. C'est le pire endroit qui soit. On s'y noie et c'est finit. Bref, j'étais soulagée de pouvoir mettre un pied à terre. Et quelle terre ! Des buffets avaient été installés un peu partout sur une sublime plage de sable fin. Moi qui n'avait jamais quitté mon Londres natale, le dépaysement était total. Et partout autour s'affairaient de multiple visage. Blonds, roux, bruns, il y en avait pour tout les goûts. Je m'avance à mon tour vers les tables dressées en quête d'une quelconque boisson. Je n'ose pas encore me mêler à la foule qui fait peu à peu connaissance. Non, pour le moment, fondons-nous dans la masse et observons. Je pris un verre. Martini, il me semblait. A vrai dire, je m'en fichais,. Je voulais m'occuper sans penser au fait que la plupart des personnes présentes allaient bientôt se vouer une guerre sans merci pour être le meilleur. Et ça, je ne voulais même pas y penser.

Dans des moments comme ça, où de grands changements se sentent, le pessimisme qu'incarne mon deuxième « je » vient souvent me tourmenter de pensées anxieuses, visant à alanguir mon enthousiasme et me contenter de ma routine réconfortante. S’en suivent alors de longues confrontations passionnantes dont je suis le seul auditeur et qui me coupent totalement de la réalité qui m’entoure. Car oui, je suis certain que je ne suis pas seul dans ma tête. On est peut être deux ou plusieurs, je ne suis pas sûr. Je me surprends parfois à me parler au pluriel. Si c’est normal, je n’en sais rien. Je n’ai jamais été dans l’esprit de quelqu’un, ni su s’ils avaient des conversations intérieures avec une personne imaginaire ou plutôt enfouie au fond d’eux même. Je suis peut être un aliéné, mais je n’irai aucunement m’en plaindre. Mes dialogues intérieurs sont plus intéressants que ne pourraient jamais l’être ceux que j’ai avec des personnes réelles, à moins qu'elles portent le nom de Charles Bukowski ou Morrissey. En parlant de monde réel, je sens le bateau qui m'a embarqué quelques heures plus tôt s'arrêter, et un bruit monstre m'agresser les oreilles. Devant moi; une île, des gens, de la nourriture, et encore des gens. Un énorme sourire vient alors se dessiner sur le visage du jeune homme avide de réjouissances, d'éclate et de vie que je suis. Je ne suis pas sûr d'être là pour la bonne raison, mais j'en suis en tout cas ravi, pour le moment. La vie semble me sourire enfin. Je bénis le jour où cet homme louche est venu à ma rencontre, et m'empresse de poser pied sur cette terre sacrée, sans hésitation ni réticence. Je n'ai rien laissé derrière moi, si ce n'est mon existence dérisoire. Je n'ai rien à perdre et tout à gagner. Je ne sais toujours pas qui m'a inscrit à ce jeu, mais cela m'importe peu. Pour une fois, quelqu'un d'autre que ma personne a vu en moi du talent et m'a estimé capable de me faire un nom dans la musique. Enfin, peut être pas, mais je compte bien faire mes preuves.

Une fois sur terre ferme, je commence par me désaltérer avant de promener mon regard sur l'île déjà bien peuplée. Je contemple ce beau monde de mon coin, ne sachant pas trop où me placer. Je sors mon paquet de cigarettes de ma poche et en tire une que je porte à ma bouche. Je l'allume et en tire une longue bouffée, laissant la fumée remplir mes poumons et circuler dans ce corps fluet qui m'a valu tant de railleries pendant mon adolescence. Patient cancéreux, qu'on m'appelait souvent. Ce surnom m'amusait plus qu'autre chose.

Je portais la main dans mes cheveux au vent, remettant habilement une petite mèche brune derrière mon oreille. Je revoyais encore cet homme débarquant chez moi, le toisant de mes yeux encore endormi de la cuite de l'autre soir, en t-shirt seulement. Je ne devais pas avoir une apparence très potable, avec mes cheveux ondulés, un peu en désordre sur ma tête, et un verre de jus d'orange à la main. Je ne sais vraiment pas combien de grammes d'alcool devrais-je avoir dans le sang pour avoir aucun souvenir de la nuit où j'ai rempli ce formulaire. Encore maintenant, je me demande ce qui m'a pris. Bien sûr, quand on est bourré, on est bourré, c'est clair et net, mais de là à remplir un formulaire entier, franchement, ça m'épate. Mes pensées divaguaient à droite à gauche, pendant un rapide moment, je revis Ric entrain de m'aider à remettre ce fameux pneu, j'avais beau regretter ce que je lui avais dit ce jour-là, au fond de moi, je savais pertinemment que c'était le bon choix. Je n'ai jamais eus le mal de mer, j'ai toujours aimé l'eau, d'ailleurs j'adore la natation, parait-il que je suis douée dans ce domaine. L'eau était bleue turquoise, je me promis intérieurement d'y aller me baigner un de ses jours pour profiter du bon temps. Poser les pieds dans le sable chaud me procura une agréable sensation de bonheur, sentant la fraicheur mêlée à l'humidité de l'endroit dans ma peau, je regardai autour de moi. Des personnes, toutes différentes, venant d'ici et d'ailleurs, je suis d'un naturel pas très sociable, les élans d'affection me donnent des fois des envies de vomir, alors voir tous les petits sourires de ses personnes s'approchant vers vous, en vous disant Bonjour avec des œillades hypocrites, très peu pour moi merci. Au lieu de ça, je me m'y en quête de trouver un truc à boire, et non, pas du thé froid. Pas que je tienne à finir saoule, non, juste un petit verre pour se remettre d'aplomb. Je pris la bouteille et me versai un verre, l'alcool me donnait un profond sentiment de sérénité, je n'ai jamais su pourquoi, allez savoir.... M'appuyant légèrement à la table servant de buffet, je me mis à regarder le paysage, c'était paradisiaque, il fallait le dire.

Je repris une gorgée de cet alcool, je n'avais même pas pris la peine de regarder son nom, car peu importait, vraiment. Bon sang, qu'est-ce que j'aurais donné pour être chez moi, là, à ce moment, vraiment... Qu'est-ce qui m'avait pris merde !? Je détestais le monde, et voilà que je me retrouvais dans une émission de musique avant des gens partout, certains sur excité de pouvoir enfin vivre leurs rêves - et à vrai dire, je m'en foutais pas mal de leurs rêves -, d'autres complétement perdus, autant que moi, qui auraient sûrement préférés être chez eux, avec une bonne bière dans la main. Moi aussi ça me manquait. Et rien que de penser à Ric et ma nostalgie remontait affreusement...

Si Randy n'éprouvait aucun regrets pour avoir quitté son appartement délabré dans le centre-ville de Londres, elle commençait à sérieusement se demander ce qu'elle faisait ici. Depuis l'épisode Erik elle ne supportait plus le contact humain. Hors il était bien spécifié dans le formulaire d'inscription qu'elle serait en groupe. Black Treacle le sien. Mélasse noire. Original. Les yeux baissés au sol, évitant le regard des autres, la blondie essayait de se submerger dans sa bulle, les écouteurs aux oreilles et son cahier à dessin en mains. Jusque là personne ne l'avait abordée. Et c'était parfait comme ça. Randy se prit à prier que la situation reste la même pour toute la suite de l'aventure. Assise sur un petit banc couvert d'un coussin, la demoiselle se laissait bercer par le mouvement de la mer, griffonnant furieusement sur son carnet une fille seule isolée au milieu d'une marée vivante de gens de toutes sortes. C'est comme ça qu'elle se sentait en ce moment. Elle avait alors d'autant plus hâte d'arriver à destination pour enfin s'adonner à sa passion et laisser les relations humaines de coté. À la suprise de Randy, le bateau fit une brusque embardée avant de ralentir pour finalement s'arrêter complètement. Croyant qu'elle était arrivée la blondie leva les yeux pour la première fois du voyage à ce moment-là. Elle fut aussitôt percutée par l'image d'un jeune garçon brun qui semblait avoir le mal de mer. Ce visage carré ses yeux doux mais exigeants à la fois... Il était la copie conforme de Erik. Paralysée sur son banc, Leah secoua la tête pour se remettre les idées en place. Ce n'était pas Erik même si cet homme aurait pu être son jumeau. Laissant échapper un petit soupir, la demoiselle se mit sur ses pieds avant de sauter d'un bond presque félin sur la plage. Elle ne s'arrêta pas à la vue paradisiaque ou à la joie qui semblait exulter de quelques mètres plus loin. Non, s'enfonçant dans l'ombre Randy se trouva un arbre sur lequel elle s'adossa pour continuer à dessiner tranquillement.